Kiwi et autres spécifités NZ

A J-3 de notre départ de NZ pour la Nouvelle Calédonie et 2 semaines après le musée Te papa à Wellington où nous avions appris déjà pas mal de chose, on complète les histoires sur Aotearoa (cf article Te papa pour la traduction)

Kiwi Kiwi Kiwi

C’est bien évidemment l’oiseau qui a donné naissance aux 2 autres kiwi le fruit et le peuple. Alors comment l’oiseau kiwi est-il devenu l’emblème de la NZ ?

Au 1er abord le kiwi ne semblait pas très prometteur : sans ailes, tout gris, il renifle partout avec son long bec pour trouver des insectes, il vit la nuit, est très craintif, voir est associable et agressif étant adulte.

Notre analyse empirique : en arrivant en NZ, Jeanne et Basile se fichaient totalement des Kiwis. Les semaines passant et n’en ayant toujours pas vu, voir un kiwi est devenu une obsession. L’ultimatum fut lancé la semaine dernière : on ne partirait pas de NZ sans avoir vu un kiwi en chair et en os. A contrario, les 2 loulous qui rêvaient de voir des volcans, ont déclaré après leur 50ème fumerolle que les volcans et bien ils en avaient “ras le bol”. Comme le Kiwi n’existe qu’en NZ, qu’il est en voie d’extinction (sa population est passée de 5 millions il y a 75 ans à 70 000 aujourd’hui) et qu’il est très très compliqué de les voir dans la nature (finalement peu de NZ en ont vu à l’état sauvage), et bien le kiwi est devenu une super star.

La version Maori : le kiwi vivait autrefois en hauteur dans les arbres et avait des ailes colorées magnifiques. Un jour le dieu de la forêt Tane demanda à différents oiseaux si l’un d’entre eux voulait bien vivre sur le sol afin de sauver les arbres des insectes qui les détruisaient. Seul le kiwi répondit positivement même si cela voulait dire perdre ses superbes ailes et ne jamais revoir la lumière du jour. En récompense de ce sacrifice, le dieu déclara que le kiwi serait l’oiseau le plus connu et le plus aimé. Son nom viendrait du Maori Kivi et serait devenu kiwi.

La version Européenne : avant le 20ème siècle, le kiwi était un symbole de la NZ parmi pleins d’autres … En 1906, William Ramsay, un Australien inventa un cirage et décida de l’appeler Kiwi en l’honneur du lieu de naissance de sa femme. Ce cirage fut vendu en Angleterre et aux US pendant la 1ère guerre mondiale et fut utilisé largement par les soldats. Le nom Kiwi passa du cirage aux soldats NZ puis au peuple. A priori, c’est en 1918 que le 1er dictionnaire anglais utilisa le mot kiwi pour qualifier le peuple néo-zélandais.

  • Le Kiwi fruit

Ce dernier est originaire de chine (alors appelé la groseille de chine) et a été totalement revisité par les chercheurs Néo-Zélandais afin de le rendre plus stylie (plus gros, plus calibré …) et l’adapter au climat local (tempéré et sols volcaniques). Les NZ auraient alors cherché un nom qui évoquerait la NZ plutôt que la Chine. La petite histoire, raconté par nos hôtes actuels, est que le nom kiwi aurait été trouvé par le receptionniste de la société Zespri productrice de ces fruits car leur duvet ressemble à celui de l’oiseau Kiwi, la bonne idée ! Le kiwi explose en NZ dans les années 70 et connait par la suite un engouement mondial, ce qui a eu pour conséquence de développer leur production en Europe notamment : Italie, France …Les NZ continuent ainsi d’innover pour maintenir leur très gros niveau de production : 2/3 de la production mondiale. On voit ainsi ici des variétés de Kiwi non connues en France comme le Gold Kiwi très gros, sans duvet, non acide, sucré et à la chair jaune (qui a été crée à priori pour les japonais) ou le mini-kiwi de la taille des tomates cerises.

Les All Blacks et la Black List

Le noir est aussi un emblème de la NZ avec notamment la “Black List” ci-après des équipes de sport nationales : All Blacks évidemment, Black Fern (version féminine des All Blacks), Blackcaps (Cricket), Black Sticks (Hockey), Ice Blacks (Hockey), Tall Blacks (Basketball), wheel Blacks (handi rugby), Black fins (Surf), Iron Blacks (Football Americain). Cet amour du noir daterait du temps des colonies ou le noir montrait quelqu’un de prospère qui a réussi.

Les All Blacks quant à eux sont évidemment une fondation de la NZ et le rugby est présent partout, ainsi que le sport outdoor en général : ils sont même fan de pétanque !

La danse guerrière maorie Haka est devenue le rituel de l’équipe de Rugby NZ en 1905. Forcement, Basile est devenu fan du Pukana (les yeux écarquillés et la langue tirée vers le bas). A noter chaque tribu maori possède un haka qui lui est propre.

C’est parti pour un Haka : A, ka mate! Ka mate ! Ka ora! Ka ora ! A, ka mate! Ka mate ! Ka ora! Ka ora ! Tenei te tangata puhuruhuru nana nei i tiki mai whakawhiti te ra. A, upane ! A, ka upane ! A, hupane! Ka upane. Whiti te ra, hi ! Autrement dit : This death! This death! This life! This life! This death! This death! This life! This life! Behold there stands the hairy man who will cause the sun to shine. One step upwards ! Another step upwards, One step upwards ! Another step upwards The sun shines

Le mouton : 7 moutons par habitant aujourd’hui vs 22 moutons/ pers en 1982

En 1984, près de 40% des revenus des élevages provenaient des subventions du gouvernement qui ont été supprimées l’année d’après. Le secteur a du se restructurer complètement. On trouve maintenant énormément d’élevage de cerfs et on a enfin la réponse à la question que l’on se pose depuis des semaines : mais que font-ils de toutes ces biches ? Et bien ce ne sont pas des biches mais des cerfs élevés pour leur bois qui sont vendus en chine pour incorporation dans des médicaments (à vérifier).

Des symboles maoris omniprésents : nom des lieux, légendes, sculpture en bois, musée

Il parait clair que le gouvernement tente de racheter le passé et se donne du mal pour sauver la culture maorie et créer une société bi-culturelle : création du tribunal de Waitangi qui restitue terres ou argents aux tribus pour leur terres volées par le passé, sauvegarde de la langue maorie qui est devenue une langue officielle depuis 1987 après avoir été maltraitée pendant des années (20% seulement des maoris peuvent aujourd’hui tenir une conversation dans cette langue). La restitution de terres plus de 100 ans après peut créer quelques tensions chez les Pukatas (européens) qui doivent payer pour les erreurs de leurs ancêtres. Les maoris aujourd’hui représentent 15% de la population et ont une espérance de vie, un niveau d’éducation et un état de santé beaucoup plus faibles que la moyenne. Fait marquant : ce n’est que depuis 2006 que les recensements de population demandent si les citoyens sont d’origine Néo-Zélandaise, avant ils ne pouvaient être que Européen/Maori/Asiatique ou des Iles pacifiques.

Quelques symboles maoris

  • Le moko : tatouage servant de repères socials sur le visage, les fesses et les hanches des hommes et sur les lèvres et le menton des hommes. Il raconte l’histoire et le rang social de celui qui le porte. La majorité des maoris portent ce repère culturel même si le facial est de moins en moins courant.

  • Le Hongi est la façon traditionnelle de se saluer en maori qui consiste à se regarder dans les yeux et à se presser le bout du nez. Nous n’avons pas expérimenté!

Les personnages des billets de banque reflétant la société bicultuelle NZ avec prédominence des Pakekas

$5 : Sir Edmund Hillary (1919-2008) 1er homme a avoir gravit l’Everest

$10 : Kate Sheppard (1848-1934) grâce à qui la NZ fut le 1er pays à donner le droit de vote aux femmes

$20 : Queen Elizabeth II (1926 – ) Un portrait fait à Wellington en 1986

$50 : Sir Apirana Ngata (1874-1950). Le 1er Maori diplomé d’une université NZ et leader aspirationnel.

$100 : Ernest, Lord Rutherford of Nelson (1871-1937) reconnu comme le père de la physique nucléaire

Et autres spécificités qui nous ont étonnées
  • Dans les maisons : les poignées de portes sont en hauteur inaccessible au moins de 1m40, alors après la 30ème ouverture de porte pour Jeanne et Basile, on est pas sûre d’être fan. Il y a un robinet d’eau chaude et un robinet d’eau froide, c’est génial comme ça quand tu te laves les mains, soit elles sont rouges cramées, soit bleues gelées.

  • Le rapport à l’alcool. Comme aux US, ils sont un peu stressés sur l’alcool. Dans un supermarché, on m’a demandé ma carte d’identité pour acheter 2 bières, ah ah ah j’adore. Il y a des endroits où c’est tout simplement interdit (cf photo). Après la 1ère guerre mondiale et jusqu’en 1967, les pubs étaient fermés à 18h, dur dur … Certains restos sont BYO ie Bring Your Own ce qui veut dire que l’on peut venir avec sa bouteille d’alcool contre un droit de bouchon de 2$ environ. Nous n’avons pas osé ! En se baladant dans la “Eat Street” de Rotorua, nous avons vu des couples avec bouteille de vin sous le bras cherchant un resto.

  • Les coupes de cheveux hommes et femmes totalement rasées sur les côtés

  • Les habitudes alimentaires : les dîners sont similaires aux nôtres (sauf que c’est à 18h). Pour le reste, nous avons pu observer dans les camping des petits déjeuners anglo-saxons saucisses, pomme de terre et après il semblerait que ce soit grignotage entre 9h et 15h. On mange quand on a faim, il n’y a pas vraiment de déjeuner mais plutôt la cup of tea de 10h30, puis le lunch sur le pouce … Nos hôtes étaient assez étonnés quand nous leur avons préparé un déjeuner purée, blanc de poulet en crème à table.

  • Plus d’infos sur les caractéristiques du KIWI si cela vous dit …

Nous avons cédé à la menace des enfants et avons été voir des kiwis au Rotorua’s Rainbow Springs Encounter qui est également en charge d’élever les oeufs en dehors de la nature et de les y remettre une fois qu’ils ont une chance de survivre. Alors sur le kiwi maintenant, on en connait un rayon …

– Il serait de la même famille que l’émeu, bien que cette hypothèse soit remise en cause. Comme on ne va pas faire une thèse sur le kiwi, on s’en tiendra à cette hypothèse. Comme, vous le savez déjà, les kiwis ne volent pas parce que depuis 39 millions d’année qu’ils sont en NZ, ils n’ont eu besoin de voler qu’à l’arrivée des hommes il y a 800 ans qui amenèrent chien, chat, opossum… Sans prédateurs, leurs ailes auraient ainsi disparues.

– 95% des kiwis se font tués avant d’avoir atteint l’âge de se reproduire. Un programme de conservation est aujourd’hui en charge de la sauvegarde des oeufs (200 bébés naissent ainsi chaque année), d’éliminer les prédateurs de leurs zones d’habitation et de faire des recherches génétiques. On peut aussi sponsoriser un kiwi afin d’aider le programme. Il y a 5 espèces toutes en danger d’exctinction : le brown kiwi (le plus commun, se trouve dans l’île du nord), le rowi (le plus rare, environ 375 specimens près de Okarito ou l’on a été sur la côte Ouest de l’île du Sud), le Tokoeka (dans le Sud de l’île du Sud), le great spotted kiwi (l’espèce ka plus répandue), le little spotted kiwi (1kg seulement).

– Le kiwi peut atteindre 3,3kg et 45 centimètres de haut. Nous n’avons pas pu prendre des photos, alors on vous les montre empaillés! Le kiwi mâle va établir un territoire qu’il défendra (de 1 hectar à 100 hectars) et se mettra ensuite en couple pour la vie. Il séduira sa belle (plus grosse que lui) par des pirouettes un peu dingues (cf schéma). L’oeuf fait 20% du poids de la femelle, un record et c’est le mâle qui est chargé de le couver.

Sources : différentes visites, nos impressions, les guides, nos hôtes et Instant Kiwi de Rosemary Hepözden

6 Comments on “Kiwi et autres spécifités NZ

  1. reportage incomplet: il manque la statistique de combien de Kiwis/habitant (l’animal bien sure) 😉

    • Alors on avait dit qu’il y avait 4,5 millions de kiwis et 70 000 Kiwis donc ça fait 70 000/4,5 millions de kiwi/kiwi.
      ça fait combien de kiwis docteur ?

  2. On se p’wesse le nez comme kiwi gole pa’ ici, j’ai l’imp’wession. Hahaha quel ma’wade !! Ok je re-sors….

    • Hein ? C’est demain qu’on est en Nouvelle Calédonie là on est chez les anglos-saxons fucking ash hole

        • En fait en Nouvelle Calédonie, les locaux n’ont pas du tout d’accent!
          J’y pense on ne a pas reconnaître Coline en rentrant avec +6 mois, ce sera une nouvelle femme.
          Les bises à vous 3

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